
Acheter ou vendre une maison, c’est souvent penser à l’emplacement, au prix, à la luminosité… mais rarement au radon. Et pourtant, ce gaz invisible et inodore peut se retrouver dans les propriétés québécoises.
Faut-il s’inquiéter ? Oui, mais pas de panique : on peut très bien contrôler la situation.
Le radon, c’est quoi ?
Il s’agit d’un gaz radioactif naturel qui provient de l’uranium présent dans le sol. Il devient préoccupant lorsqu’il réussit à pénétrer dans une maison et qu’il s’y accumule.
Comme il est plus lourd que l’air, il tend à se concentrer au sous-sol, en passant notamment par les fissures de la dalle de béton, les murs de fondation, les planchers de terre battue, les puisards ou encore les vides sanitaires.
Dans ces zones où la ventilation est souvent limitée, le gaz peut atteindre des niveaux élevés, ce qui représente un danger pour la santé.
À l’extérieur, aucun problème, il se dissipe rapidement.
Quels dégâts peut-il causer?
À long terme, le radon est un enjeu de santé publique : il représente la deuxième cause de cancer du poumon au Canada, après le tabac. D’où l’importance d’agir, sans pour autant céder à la panique.
Selon Santé Canada, le seuil acceptable est de 200 Bq/m³. Au-delà, il est recommandé de faire des correctifs.
Pourquoi n’ai-je jamais entendu parler de radon?
Sans doute parce que c’est un phénomène rare au Québec!
La majorité des propriétés d’ici se situent sous le seuil.
Par ailleurs, il n’existe pas de carte officielle indiquant clairement les zones les plus touchées par le radon.
En réalité, la présence de ce gaz peut fluctuer énormément, même entre deux maisons voisines. Cela dit, certaines concentrations particulièrement élevées ont été observées dans divers secteurs, notamment dans la MRC d’Antoine-Labelle, les municipalités d’Oka, de Mont-Saint-Hilaire et de Saint-André-d’Argenteuil, ainsi que dans les régions de Mont-Laurier et de Sherbrooke.
Faire un test pourrait vous en donner le cœur net!
Comment tester sa maison?
Le test de radon est simple, peu coûteux et disponible dans plusieurs quincailleries ou en ligne. Le principe : déposer un détecteur dans les pièces basses de la maison (idéalement durant trois mois, en hiver) pour mesurer la concentration.
Un détecteur à usage unique coûte en bas de 50 $. Il existe aussi des moniteurs plus sophistiqués, à multiples usages et intelligents, dont le prix tourne autour de 250 $.
Si un test (bien réalisé, selon les normes) indique un niveau de radon acceptable, vous n’avez pas à refaire de test régulièrement. En fait, il faut refaire l’opération seulement après des rénovations importantes ou si la configuration de la maison change, car cela peut modifier la circulation du radon.
Bref, un petit investissement qui peut rassurer les propriétaires et les acheteurs potentiels.
Quoi faire si le test de radon est positif ?
Si la concentration dépasse 200 Bq/m³, plusieurs solutions existent :
- sceller les fissures, les joints et les entrées de service qui touchent le sol afin de bloquer les principales voies d’infiltration du radon;
- améliorer la ventilation mécanique, par exemple en installant un ventilateur récupérateur de chaleur (VRC) ou un ventilateur récupérateur d’énergie (VRE);
- réduire la pression sous la dalle ou autour des fondations grâce à un système de dépressurisation qui expulse le radon vers l’extérieur.
Ces correctifs sont relativement abordables!
Radon vérifié : un atout de confiance
Dans le monde immobilier, la confiance est un argument de vente puissant. Pouvoir dire qu’une maison a été testée pour le radon, et que les résultats sont conformes, peut faire une différence. L’acheteur pourrait se sentir plus en confiance.
Toutefois, afin de ne pas créer de craintes inutiles, il sera important de spécifier que votre maison n’est pas plus à risque qu’une autre d’avoir un taux élevé de radon, et que vous avez fait le test seulement pour en avoir le cœur net.
Par ailleurs, dans la Déclaration du propriétaire, il sera obligatoire de déclarer une présence élevée de radon, en plus de spécifier si le problème a été corrigé. Il vaut toujours mieux ne rien cacher aux acheteurs pour éviter des troubles futurs!
Conclusion : radon, un risque qu’on peut maîtriser
Le radon dans les maisons québécoises n’est pas une fatalité. C’est un risque réel, mais contrôlable, grâce à des tests simples et à des correctifs efficaces.
En clair : ne laissez pas un gaz invisible vous faire de l’ombre. Faites tester votre maison, corrigez au besoin et profitez pleinement de votre investissement immobilier.